« C'est par l'étonnement que les hommes commencèrent à philosopher. Au début, ils s'étonnèrent de ce qui, parmi les choses inexplicables, était à portée de leurs mains, puis, avançant peu à peu, ils s'interrogèrent sur des [phénomènes] plus importants, tels les mouvement de la lune, du soleil et des astres, et la genèse de l'univers. Embarrassés et étonnés, ils reconnaissaient leur ignorance. Si donc c'est pour fuir leur ignorance qu'ils se mirent à philosopher, il est manifeste qu'ils recherchaient le savoir pour le savoir et non pour quelque utilité. Et, de même que l'homme est libre qui est à lui-même sa propre fin, de même, disons-nous, la philosophie, seule parmi les sciences, est libre, car seule elle est elle-même pour elle-même ».
Aristote, Les métaphysiques, 982 b 12-28.